jueves, 18 de julio de 2024

edmond jabès / tres poemas










Rostro del presente, rostro del pasado

*

Rostro del presente. Rostro del pasado.
Un velo los separa. Una cortina húmeda.
El ojo, aún enturbiado, con una antigua lágrima.
Melancolía. Melancolía.

Morimos de lo que nos reduce.

~

La metamorfosis del mundo

*

La insistencia que tienen las llamas en poner los puntos
sobre las íes
La partida es fijada al día siguiente de la carrera
Se aplaude a los enanos que con el dedo alcanzan
el ombligo de las estaciones
Los pájaros participan en la metamorfosis del mundo
Volarse para permitir a la estrella finalmente volar
Con la cabeza bajo los pies ya no tienen su razón de ser
salvo reventar las nubes
El fuego prendió en las casas. El hombre no reclamaba
para él tanto calor
pero

de L'écorce du monde (1953-1954)

~

Estela exhumada

*

En vano, ocultas las manos en la noche rosada de tu cuerpo.
Niñita, niñita, de las nubes, ¿cuál te lo enseñará?
La sangre no lava la sangre.

de La mémoire et la main (1974-1980)

***
Edmond Jabès (El Cairo, 1912–París, 1991)
Fotografía de David Mohor
Versiones de Jorge Fondebrider

/

Visage du present. Visage du passé

*

Visage du présent. Visage du passé.
Un voile les sépare. Un rideau humide.
L'œil, encore brouillé, d'une larme ancienne.
Mélancolie. Mélancolie.

Nous mourons de ce qui nous réduit.

~

La metamorphose du monde

*

L'insistance qu'ont les flammes à mettre les points
sur les i/ Le départ est fixé au lendemain de la course
On applaudit les nains qui du doigt atteignent
le nombril des saisons
Les oiseaux participent à la métamorphose du monde
S'envoler pour permettre à l'étoile de voler enfin
La tête en bas les pieds n'ont plus leur raison d'être
sinon de crever les nuages
Le feu a pris dans les maisons L'homme pour lui
ne réclamait pas tant de chaleur
mais

~

Stele exhumee

*

En vain, tu enfouis les mains dans la nuit rose de ton corps.
Petite fille, petite fille, des nuages, lequel te l'apprendra?
Le sang ne lave pas le sang.

No hay comentarios.:

Publicar un comentario