¡Falsas noticias! ¡Fosos nuevos!
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En la Opera, durante una representación de "Para la Corona", cuando Desdémona canta: "Mi padre está en Goritz y mi corazón en París" se ha escuchado un tiro en un palco de la quinta galería, después otro en las butacas, e, instantáneamente, se han desenrollado escalas de cuerda. Un hombre ha querido descender de los tejados pero una bala lo ha detenido a la altura del balcón. Todos los espectadores estaban armados y entonces se ha encontrado con que la sala sólo estaba llena de de... y de... Luego se han realizado asesinatos de los vecinos, arrojando petróleo inflamado. Ha habido asaltos en las butacas, en el proscenio, entre bastidores y esta batalla ha durado dieciocho días. Quizá se haya abastecido a los dos campos, no lo sé, pero lo que puedo asegurar es que los periodistas han venido para un espectáculo tan horrible. Uno de ellos estando sufriendo ha enviado a su madre y ésta se ha interesado mucho por la sangre fría de un elegante joven francés que ha pasado dieciocho días en el proscenio sin tomar nada más que un poco de caldo. Este episodio de la guerra de los Balcones ha contribuido mucho a los alistamientos voluntarios en provincias. Y al borde de mi acera, bajo mis árboles, yo he visto a tres hermanos con uniformes completamente nuevos que se han abrazado con los ojos secos, mientras que sus familias buscaban mallas en los armarios de las bohardillas.
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El sombrero de paja de Italia
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En el sitio donde Argel hace presentir Constantinopla, las charreteras de oro no fueron otra cosa que ramas de acacia, o recíprocamente. Están de moda los racimos de uvas de celuloide que llevan como joyas las señoras a todas partes. Un caballo, que había comido los pendientes de las orejas de una de mis bellas amigas, ha muerto envenenado pues el carmín de su hocico y la fuscina del jugo de la parra componen un veneno mortal.
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Traducido del alemán o del bosnio
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¡Mi caballo se detiene! ¡Detén también el tuyo, compañero, tengo miedo!, entre las pendientes de la colina y nosotros, las alfombradas pendientes, está una mujer, a no ser que sea nubarrón. ¡Detente!, ¡me llama!, ¡me está llamando y veo cómo late su pecho! con el brazo me hace señas de que la siga; con el brazo..., a no ser que ese brazo suyo sea una nube.
-¡Detente, compañero, tengo miedo, detente!, entre los árboles de la colina, los árboles inclinados de la colina, he visto un ojo, a no ser que ese ojo sea una nube. Me mira fijamente hasta desazonarme; ¡detente! Nos sigue los pasos por el camino, a no ser que ese ojo sea una nube.
-¡Escucha, compañero!, que sean fantasmas, vidas de esta tierra o de otra tierra, no hablemos de estos seres en la ciudad, no vayan a tratarnos de importunos.
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Max Jacob (Quimper, 1876-Drancy, 1944) El cubilete de dados. México DF: Premia, 1989.
Versiones de Carlos Ortega
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Fausses Nouvelles! Fosses Nouvelles!
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A une représentation de Pour la Couronne, à l'Opéra, quand Desdémone chante " Mon père est à Goritz et mon coeur à Paris ", on a entendu un coup de feu dans une loge de cinquième galerie, puis un second aux fauteuils et instantanément des échelles de cordes se sont déroulées ; un homme a voulu descendre des combles : une balle l'a arrêté à la hauteur du balcon. Tous les spectateurs étaient armés et il s'est trouvé que la salle n'était pleine que de... et de... Alors, il y a eu des assassinats du voisin, des jets de pétrole enflammé. Il y a eu des sièges de loges, le siège de la scène, le siège d'un strapontin et cette bataille a duré dix-huit jours. On a peut-être ravitaillé les deux camps, je ne sais, mais ce que je sais fort bien c'est que les journalistes sont venus pour un si horrible spectacle, que l'un d'eux étant souffrant, y a envoyé madame sa mère et que ce1le-ci a été beaucoup intéressée par le sang-froid d'une jeune gentilhomme français qui a tenu dix-huit jours dans une avant-scène sans rien prendre qu'un peu de bouillon. Cet épisode de la guerre des Balcons a beaucoup fait pour les engagements volontaires en province. Et je sais, au bord de ma rivière, sous mes arbres, trois frères en uniformes tout neufs qui se sont embrassés les yeux secs, tandis que leurs familles cherchaient des tricots dans les armoires des mansardes.
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Le Chapeau de Paille d'Italie
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A l'endroit où Alger fait pressentir Constantinople, les épaulettes d'or ne furent plus que des branches d'acacia ou réciproquement. La mode est aux grappes de raisin en celluloïd, les dames les pendent en bijoux partout. Un cheval ayant mangé les boucles d'oreilles d'une de mes belles amies est mort empoisonné, le carmin de son museau et la fuchsine du jus de la treille composant un poison mortel.
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Traduit de l'allemand ou du bosniaque
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A Madame Édouard Fillacier
Mon cheval s'arrête! Arrête aussi le tien, compagnon, j'ai peur! entre les pentes de la colline et nous, les pentes gazonnées de la colline, c'est une femme, si ce n'est pas un grand nuage. Arrête! elle m'appelle! elle m'appelle et je vois son sein qui bat! son bras me fait signe de la suivre, son bras... si son bras n'est pas un nuage.
- Arrête, compagnon, j'ai peur, arrête! entre les arbres de la colline, les arbres inclinés de la colline, j'ai vu un oeil, si cet oeil n'est pas un nuage. Il me fixe, il m'inquiète; arrête! Il suit nos pas sur la route, si cet oeil n'est pas un nuage.
- Écoute, compagnon! fantômes, vies de cette terre ou d'une autre, ne parlons pas de ces êtres à la ville pour n'être pas traités d'importuns.
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