“Queremos ver flores. Aquí la sed nos domina.
Vednos ante la puerta, esperando y sufriendo
la derribaremos a golpes si es preciso
Presionamos y empujamos,
pero el obstáculo es muy sólido”
“Hay que quedarse extenuado, esperar y mirar en vano
Miramos la puerta; está cerrada, inexpugnable
Fijamos nuestros ojos en ella; lloramos por el tormento;
la vemos siempre; el peso del tiempo nos agobia”
“La puerta está ante nosotros;
¿de qué sirve desear?
Más vale irse y abandonar la esperanza
Nunca podremos entrar. Estamos cansados de verla …
Al abrirse la puerta dejó pasar tanto silencio”
“que no aparecieron los huertos ni flor alguna;
sólo el espacio inmenso donde reinan el vacío y la luz
surgió de pronto por todas partes, colmó el corazón”.
Simone Weil (París, 1909-Ashford, 1943)
Versión de Teófilo Tortolero
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La porte
*
« Ouvrez-nous donc la porte et nous verrons les vergers,
Nous boirons leur eau froide où la lune a mis sa trace.
La longue route brûle ennemie aux étrangers.
Nous errons sans savoir et ne trouvons nulle place.
Nous voulons voir des fleurs. Ici la soif est sur nous.
Attendant et souffrant, nous voici devant la porte.
S’il le faut nous romprons cette porte avec nos coups.
Nous pressons et poussons, mais la barrière est trop forte.
Il faut languir, attendre et regarder vainement.
Nous regardons la porte ; elle est close, inébranlable.
Nous y fixons nos yeux ; nous pleurons sous le tourment ;
Nous la voyons toujours ; le poids du temps nous accable.
La porte est devant nous ; que nous sert-il de vouloir ?
Il vaut mieux s’en aller abandonnant l’espérance.
Nous n’entrerons jamais. Nous sommes las de la voir…
La porte en s’ouvrant laissa passer tant de silence
Que ni les vergers ne sont parus ni nulle fleur ;
Seul l’espace immense où sont le vide et la lumière
Fut soudain présent de part en part, combla le cœur,
Et lava les yeux presque aveugles sous la poussière. »
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